Les voitures électriques émettent autant de particules fines que les moteurs thermiques

Écrit par Nicolas Morlet le 9 mai 2022

Une étude de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) vient mettre à mal l’image d’Épinal de la voiture électrique propre. Il n’y aurait en effet pas de différence significative dans les émissions de particules fines de ces voitures par rapport à leurs homologues essence ou Diesel.

Les voitures électriques émettent autant de particules fines que les moteurs thermiques

La voiture électrique est souvent présentée comme LA solution à la pollution de l’air. Si ses bienfaits en termes de réduction de rejets de CO2 ont tendance à se démontrer, le pari semble loin d’être gagné en matière de particules fines. Il s’agit de toutes ces petites « poussières » plus petites que 2,5 microns, qui restent en suspension dans l’air et peuvent potentiellement représenter un risque pour l’appareil respiratoire. Une étude de l’ADEME, à priori au-dessus de tout parti pris, démontre que la voiture électrique en émettrait autant qu’une voiture essence ou Diesel moderne.

Particules fines : les freins et les pneus en cause

Comment est-ce possible ? Il faut tout d’abord noter que plus de la moitié des particules fines émises par le parc automobile (l’ensemble des voitures en circulation) n’est plus due aux gaz d’échappement. Depuis plusieurs années, les voitures modernes sont équipées de filtres à particules qui retiennent la quasi-totalité – le taux d’efficacité est supérieur à 99% – des particules fines émises par la combustion. L’avantage des voitures électriques s’amenuise donc.

La majorité des particules fines provient désormais de l’usure des freins et des pneus. Pour les freins, la voiture électrique fait nettement mieux que ses homologues à pétrole : grâce aux systèmes de freinage régénératifs, qui permettent de décélérer en renvoyant l’énergie vers la batterie, donc sans action sur les disques et plaquettes de freins, la production de particules au freinage ne représente que 3% du total des émissions de la voiture, contre 25% pour les thermiques. 

En revanche, par le poids élevé de leurs batteries, les voitures électriques mettent les pneus à rude épreuve, comme le souligne L’ADEME : « La masse des véhicules électriques étant supérieure à celle des véhicules thermiques, cela impacte la largeur des pneus et donc augmente les émissions de particules pneus / chaussée qui représentent 61% des particules les plus fines (PM10) pour un véhicule électrique, contre 47% pour un véhicule thermique ».

Petit avantage tout de même pour les voitures électriques

Dans l’absolu, « les études récentes ne montrent donc pas d’écart significatif d’émissions totales de particules entre les véhicules électriques à forte autonomie et les véhicules thermiques neufs actuels qui n’émettent quasiment plus de particules à l’échappement » conclut l’ADEME. Qui nuance toutefois, en précisant que les voitures thermiques rejettent « des oxydes d’azote et des composés organiques volatils » qui peuvent dans certaines conditions atmosphériques donner naissance à des particules secondaires. Dans ce cas, la voiture électrique conserverait donc un léger avantage.

 

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