BMW 330e – Peugeot 508 Hybrid : semblables et différentes à la fois

Écrit par Nicolas Morlet le 17 novembre 2022

Avec sa version 330e, la BMW Série 3 offre une alternative au Diesel plus adaptée à la nouvelle fiscalité grâce à ses rejets de CO2 très faibles. Pas de quoi inquiéter la Peugeot 508 qui, dans sa dernière génération, fait montre d’une nette montée en gamme et offre également un choix de motorisations hybrides rechargeables. La Française a-t-elle les armes pour affronter la référence allemande de la catégorie ?

BMW 330e – Peugeot 508 Hybrid : semblables et différentes à la fois

Drôle d’idée de comparer une Peugeot et une BMW. Pourtant la 508 et la Série 3 boxent bien dans la même catégorie. L’une et l’autre sont des berlines familiales classiques. Autrement dit, pas au profil de coupé (ou, pas totalement, dans le cas de la Peugeot) et avec un coffre. L’une et l’autre sont également déclinées en version break. L’une et l’autre veulent séduire les cadres dynamiques. Et l’une et l’autre sont désormais proposées en motorisation hybride rechargeable. Alors, bien sûr, une « béhème » sera toujours positionnée plus premium, et renverra une image de réussite sans doute supérieure à la Peugeot. Mais d’un point de vue purement pragmatique, la berline de Sochaux n’a pas grand-chose à envier à la teutonne.

Le concept : un segment en perte de vitesse

Impossible de commencer ce comparatif de deux berlines sans dresser un état des lieux du segment dans lequel elles naviguent. Un segment duquel se désintéressent les acheteurs depuis plusieurs années, préférant souvent se laisser séduire par les SUV qui pullulent sur le marché. L’offre se réduit d’ailleurs lentement mais sûrement dans la catégorie. Mais nos deux protagonistes ont des arguments bien différents pour résister : un classicisme et une réputation à toute épreuve pour la BMW… et tout le contraire pour la Peugeot !

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Le design
Sur ce point, les deux marques s'opposent : chez BMW, que du classique ; la Peugeot quant à elle dégage une forte personnalité.

Le design : un monde de différence

En matière de design, nos deux protagonistes optent pour des approches radicalement opposées. Chez BMW, que du classique. La Série 3 arbore une ligne de berline traditionnelle « trois volumes ». Comprenez avec un long capot, un habitacle rejeté légèrement vers l’arrière et une malle arrière conventionnelle. Les traits et détails sont typiquement BMW, que ce soit dans le traitement de la calandre ou des phares. L’ensemble respire le sérieux et se veut résolument statutaire. Et pour ceux qui veulent ajouter une touche de dynamisme, un Pack M se charge de dynamiser la ligne avec des pare-chocs plus musclés, des bas de caisse plus marqués et des jantes de plus grande dimension.

La Peugeot n’a pas besoin de pack optionnel pour se montrer agressive. Avec cette seconde génération de 508, Peugeot fait table rase du passé en termes de style. Celle-ci dégage une forte personnalité, que ce soit à l’avant avec ses phares qui dessinent un regard perçant et ses LED verticaux aux extrémités tels des crocs de lion. Ou à l’arrière, où le bandeau noir traversant laisse apparaitre là encore une signature lumineuse à LED qui représente des griffes. Résultat : cette Peugeot 508 est très reconnaissable dans le trafic, de jour comme de nuit. De profil enfin, la 508 se veut bien plus basse que la précédente, et que sa rivale du jour, avec une chute de toit plus profilée qui lui confère de faux airs de « coupé quatre portes ». D’ailleurs, bien qu’elle le dissimule sous les traits d’un coffre classique, la Française est dotée d’un hayon arrière…

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À bord
À l'intérieur comme à l’extérieur, la 508 surprend. Dans la BMW, tout est très ergonomique mais sans beaucoup de fantaisie.

Vie à bord : comme à l’extérieur…

Ce hayon arrière permet à la Peugeot de marquer de gros points en termes d’accessibilité et de modularité. Ce qui permettra de caser plus facilement des objets encombrants que dans la BMW. Cela illustre également la différence de conception entre les deux modèles. Comme pour l’extérieur, la BMW Série 3 fait montre d’un grand classicisme dans son aménagement. Que ce soit les commandes, la molette iDrive, les boutons au volant… Tout se montre très ergonomique à défaut de laisser beaucoup de place à la fantaisie. Mais cela ne doit pas laisser croire que la BMW manque de technologie, que du contraire. Elle propose évidemment tout ce qui se fait de mieux dans la catégorie, de l’instrumentation numérique, aux aides à la conduite ultra-complètes, tout y est, du moins, en option ! 

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Les finitions
La Peugeot ne craint pas la comparaison avec la Série 3, avec ses matériaux moussés et ses inserts de très belle facture.

 

Dans la Peugeot, on se sent comme à bord d’un coupé. Notamment parce qu’on est assis près du sol, séparé du passager par une imposante console centrale qui remonte assez loin entre les occupants. La position de conduite surprend. Entre autres grâce à ce petit volant typique des derniers modèles de la marque surmonté d’une instrumentation numérique. Un ensemble baptisé i-Cockpit. Au centre, le multimédia connecté est commandé par l’écran tactile, secondé de jolies touches « façon piano » que Peugeot baptise Toggle Switch, pour accéder directement aux principales fonctionnalités. Comme à l’extérieur, la 508 surprend donc. Et c’est également le cas en matière de qualité perçue. Sur les finitions les plus élevées, elle ne craint en rien la comparaison avec la Série 3, avec ses matériaux moussés, ses inserts de très belle facture, et un réel soin apporté dans les assemblages. L’habitacle témoigne d’une vraie montée en gamme de Peugeot sur ce point.

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Le coffre
Ce hayon arrière permet à la Peugeot de caser plus facilement des objets encombrants que dans la BMW.

Le gimmick : deux univers différents

Dans ces univers résolument différents, les deux modèles ont leur carte à jouer. Dans la Peugeot, le petit volant continue de diviser, très sympa et apportant une vraie différence à la conduite pour les uns, rédhibitoire pour les autres, qui ne trouveront pas la position de conduite adéquate dans cet univers étonnant.

Dans la BMW, ce sont les commandes gestuelles qui amuseront. Des mouvements de la main au centre de l’habitacle permettront de commander plusieurs fonctionnalités (zapper un titre, ajuster le volume, zoomer…) sans n’avoir à toucher quoi que ce soit. Amusant plus que vraiment utile, mais cela fait toujours son petit effet.

Les motorisations :  la raison… ou la passion !

Pour ce comparatif, nous avons arrêté notre choix sur les versions hybrides de nos deux concurrentes. L’une et l’autre laissent le choix entre deux options : 320e de 204 chevaux ou 330e de 292 ch pour la BMW, Hybrid de 225 ch ou PSE (Peugeot Sport Engineered) de… 360 ch, qui reçoit alors en plus une transmission intégrale grâce à son second moteur électrique qui se charge d’animer les roues arrière. Les performances sont bien sûr à l’avantage de cette dernière, qui passe de 0 à 100 km/h en 5,2 secondes contre 5,8 s pour la plus véloce des BMW.

Les capacités électriques des deux modèles sont assez similaires : batterie de 12 kWh, et 52 à 60 km d’autonomie en mode tout électrique pour l’Allemande ; 11,6 kWh et jusqu’à 53 km pour sa rivale, mais seulement 42 km dans sa version sportive. En cycle combiné harmonisé WLTP, cela représente des consommations moyennes de 1,2 à 2l/100 km pour la Française (47 gr CO2/km maximum) contre 1,3 à 1,8l/100 km (41 gr CO2/km max) pour la BMW 330e.

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Sur la route
Une propulsion plus joueuse face à une traction plus intuitive à conduire.

Le comportement routier : à armes égales ?

Les deux protagonistes adoptent des architectures techniques opposées. En bonne Française, la Peugeot est une traction avant (dans sa version Hybrid « normale »). La BMW une propulsion, ce sont donc ses roues arrière qui font avancer la voiture. Un choix qui a tendance à rendre la voiture plus joueuse pour les conducteurs les plus sportifs. Surtout que BMW est un maitre en la matière, avec des réglages de suspensions qui invitent au dynamisme et une direction précise qui rendent la voiture très communicative. Et c’est également le cas dans ses versions hybrides rechargeables, réellement amusantes à conduire.

Cela dit, là aussi Peugeot a mis les petits plats dans les grands pour sa 508. Le petit volant rend la voiture considérablement plus intuitive à conduire, et les suspensions offrent un excellent compromis pour apporter suffisamment de maintien en courbes tout en préservant le confort des passagers. Elle reste toutefois un chouïa en retrait de son adversaire sur le plan du retour d’informations au volant, ce que corrige évidemment la version sportive PSE, au prix d’un amortissement plus ferme. Son système hybride est également un peu moins « précis », notamment dans les transitions qui se font de manière moins coulée que dans la BMW, où tout se passe sans le moindre à-coup et dans le plus grand silence.

Reezocar a adoré

  • Le design léché de la Peugeot (et plus encore en version PSE)
  • Le style sans fausse note de la BMW
  • La qualité des habitacles
  • L’autonomie électrique convaincante
  • Le comportement routier dynamique (330e et 508 PSE surtout)

Reezocar a moins aimé

  • Les aspects pratiques en retrait de la BMW
  • La gestion moins douce des transitions entre les moteurs thermique et électrique de la Peugeot

Conclusion

La BMW Série 3 et la Peugeot 508 Hybrid sont des rivales plus directes qu’il n’y parait. Si la BMW fait tout ce qu’on attend d’elle (elle excelle à peu près partout), la Peugeot surprend en tenant tête à sa concurrente sur la plupart des tableaux. Elle se paie même le luxe d’offrir une variante hybride rechargeable plus puissante, et ne se laisse pas distancer sur le plan de l’agrément de conduite, pourtant cheval de bataille de la marque allemande. Bref, quel que soit votre choix, ces deux berlines ont de quoi vous séduire.

 

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