Ford Fiesta – Audi A1 : le cœur a ses raisons

Écrit par Quentin Pannaud le 13 janvier 2023

Pour se démarquer en Europe dans la catégorie des citadines, Ford et Audi ont fait des choix bien différents. Normal, car ces constructeurs ne jouent pas tout à fait dans la même cour. Quoiqu’il en soit, la Fiesta se veut rationnelle alors que l’A1 est plus aguicheuse.

Ford Fiesta – Audi A1 : le cœur a ses raisons

 

La Fiesta, c’est une histoire longue de plus de quarante ans pour Ford, qui permit au constructeur de se faire un nom et une place sur le marché très disputé en Europe des citadines. L’A1 ne prétend pas à une telle longévité. Mais, en 12 ans, elle est parvenue à rebattre les cartes de cette catégorie, avec une proposition chic et premium que l’on n’avait jamais vue jusqu’alors.

Le concept : citadines pures

La dernière génération de Fiesta cultive l’ADN de ses ancêtres, en se voulant populaire et abordable, sans négliger le dynamisme et le plaisir de conduire. C’est une ode au pragmatisme et à la rationalité. Il s’agit d’un modèle qui s’est toujours démarqué pour son excellent rapport qualité/prix.

Le défi posé par l’A1 est quant à lui totalement nouveau : celui de « premiumiser » la catégorie des citadines jamais vraiment disputée par Audi (abstraction faite de l’Audi 50 de 1974 à 1978 ou de la très spéciale A2 début des années 2000), avec un modèle cossu et technologiquement à la pointe. Une Audi en réduction, en somme, qui a (presque) tout d’une grande.

Le design : le Yin et le Yang

Avec les citadines, nous avons l’habitude que leur look évolue peu d’une génération à l’autre. Les constructeurs préfèrent agir avec parcimonie pour renouveler leur recette gagnante. Cette Fiesta de 7e génération reprend donc le style dynamique quoiqu’un peu sage de sa devancière (2008-2017), avec une bouille encore plus souriante qui vient renforcer son capital sympathie. La calandre et le regard évoluent en fonction de la finition. Et sur la version Titanium de notre essai, les projecteurs à LED et la calandre chromée lui apportent une touche de caractère en plus, pour la rendre moins sage qu’en entrée de gamme.

Chez Audi, on a appliqué la même formule qui a fait le succès des grandes berlines et des SUV de la marque : des lignes rondes et musclées pour tailler une silhouette sportive, et un regard perçant pour la rendre agressive. Avouons que les deux citadines ne jouent pas sur le même tableau ! Il en résulte une A1 au look parfaitement équilibré, mais plus audacieux que les créations concurrentes (à commencer par la Volkswagen Polo dont elle emprunte l’architecture). En apparence donc, nous sommes bien en présence d’une véritable Audi, que les fans se rassurent.

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Le design
Les lignes rondes et musclées de l'A1 face au style dynamique de la Fiesta.

La vie à bord : pas la même enseigne

Nous le disions en introduction, la Fiesta joue la carte du pragmatisme et de la rationalité. Et malheureusement, cela se ressent dans l’habitacle. La qualité perçue est tout à fait correcte et est même en hausse par rapport à la précédente génération. Mais elle ne véhicule pas beaucoup d’émotions, avec une planche de bord plutôt classique bardée d’une avalanche de boutons, et peu de soin apporté aux lignes et à l’originalité. Mais est-ce vraiment son rôle ? Car, pour le reste, sa dotation en équipements est tout à fait correcte, incluant un écran 8 pouces tactile de dernière génération compatible Android Auto et Apple CarPlay, une aide au maintien dans la voie et un régulateur adaptatif. L’habitabilité à bord est suffisante, tout comme le volume de coffre qui est dans la moyenne de la catégorie, et même supérieur à celui de l’A1. À l’arrière, les dossiers de sièges sont rabattables, mais pas les assises, ce qui empêche d’obtenir un plancher parfaitement plat.

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À bord
La qualité perçue à bord de la Fiesta est correcte mais ne véhicule pas beaucoup d’émotions, avec une planche de bord plutôt classique. Au volant de l'A1, les formes sont plus douces et plus lisses, et les aérateurs circulaires apportent un côté sympathique.

 

La philosophie n’est pas la même à bord de l’A1. Car dès l’instant où on s’installe au poste de conduite, un certain charme opère. Les formes sont plus douces et plus lisses, les boutons sont dans un meilleur ordre de bataille, et les aérateurs circulaires apportent un côté sympathique. L’agressivité extérieure n’est pas de mise dans cet habitacle ! La qualité est supérieure à ce que l’on voit habituellement dans un modèle de ce segment. Quoique, les plastiques durs et pas très aguicheurs que l’on retrouve ici et là n’ont pas vraiment leur place dans une Audi qui se veut premium… Elle se rattrape toutefois par sa très riche dotation en équipements : ce n’est pas commun d’en concentrer autant dans un modèle si réduit ! Certes, la taille et la position de l’écran de cette première génération n’égalent pas le système plus moderne de la Fiesta, mais elle se rattrape par ses nombreuses options de confort et de sécurité.

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L'habitabilité
Dans la Fiesta, l’habitabilité est suffisante, tout comme le volume de coffre qui est dans la moyenne de la catégorie, et même supérieur à celui de l’A1.

Le gimmick : utile ou clinquant ?

Les deux citadines ont chacune à leur manière des détails qui font la différence. Pour la Fiesta, c’est un détail utile qui prend la forme d’un réservoir sans bouchon pour remplir le carburant (baptisé Easy Fuel). Il permet de ne pas se salir les mains à la pompe, tout en évitant de se tromper de carburant, le trou n’étant adapté qu’à la forme préconisée par le bon pistolet.

La Fiesta possède un réservoir sans bouchon pour remplir le carburant (Easy Fuel). Il permet de ne pas se salir les mains à la pompe, tout en évitant de se tromper de carburant, le trou n’étant adapté qu’à la forme préconisée par le bon pistolet.

 

Chez Audi, le détail est purement accessoire : l’écran central s’escamote hors du tableau de bord lorsqu’on met le contact, et se rentre automatiquement une fois le moteur coupé. Ça ne sert à rien, mais ça donne l’impression de mettre sous tension un cockpit d’avion !

Les motorisations : sobriété et sportivité au menu

La Fiesta a fait le choix de motorisations peu énergivores pour rester la petite voiture économique que l’on connaît. Cela ne veut pas dire placide pour autant ! En entrée de gamme essence, le trois-cylindres atmosphérique 1.1L offre 71 ou 75 chevaux de puissance, et peut être complété par un turbo sur les versions EcoBoost 1.0L de 95, 125 et 155 chevaux. La version sportive ST embarque elle un trois-cylindre 1.5L de 200 chevaux, pour la rendre plus amusante. Pour ses premières années de commercialisation, elle était en outre disponible en Diesel, sous la forme d’un bloc 1.5 L développant 95 ou 120 chevaux. L’hybride légère 48 Volts (et donc pas une véritable hybride) n’est arrivée quant à elle que tardivement sur cette génération, en complément des blocs essence. Sur la version d’entrée de gamme 1.1L 75 que nous avons essayée, la Fiesta contient sa consommation autour des 6 l/100km (4,5 l/100 km annoncés en cycle mixte), confirmant son statut de modèle rationnel et économique.

Sur sa citadine A1, Audi a fait le choix du grand écart. On retrouve ainsi aussi bien des petits blocs peu gourmands, que d’autres plus puissants et à vocation davantage sportive ! Cela va ainsi de 82 à 192 chevaux en essence, et de 90 à 143 chevaux en Diesel ! Et nous avons volontairement oublié de mentionner la collector version S1 Quattro, forte de 230 chevaux… Car celle que nous avons essayée est bien plus raisonnable, puisque notre dévolu a été jeté sur le bloc 3 cylindres 1.0 L de 95 chevaux ! Avec une conso moyenne de 6,2 l/100 (contre 5,1 l/100km annoncés en conduite mixte par Audi), la concurrence avec la Fiesta est d’autant plus serrée…

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Sur la route
Deux citadines qui misent à la fois sur le plaisir de conduite, le dynamisme et le confort.

Le comportement routier : des citadines joueuses 

Même avec ce bloc d’entrée de gamme un peu poussif, la Fiesta offre le même excellent comportement qui a fait sa renommée. Son châssis bien guidé, sa direction précise et son train avant tranchant lui permettent d’enchaîner les courbes de manière efficace, et d’effacer les éventuels mouvements de caisse désagréables. Ça file, et ça procure du plaisir ! Elle se montre joueuse, sans jamais négliger le confort ou la sécurité, forte d’une quinzaine d’aides à la conduite. C’est un cas d’école parmi les citadines.

Difficile de séparer les deux rivales sur ce point, car l’A1 joue aussi la carte de la stabilité et de la facilité de conduite. Chaque irrégularité est absorbée, l’amortissement est progressif et la caisse insonorisée pour un ratio dynamisme/confort étonnant. Malgré la modestie mécanique des 95 chevaux, la boîte manuelle permet de s’amuser à chaque changement de rapport, les reprises offrant des sensations quelque peu sportives, qui ont le mérite d’effacer les rares mouvements de caisse.

Reezocar a adoré

  • Le dynamisme du comportement routier de la Fiesta
  • Son excellent rapport prix/équipements
  • La qualité premium de l’Audi A1 supérieure à la moyenne
  • Son confort d’amortissement et d’insonorisation

Reezocar a moins aimé

  • La présentation triste et un peu bas de gamme de la Fiesta
  • Les performances très limitées de son bloc 1.1L 75 chevaux
  • La visibilité ¾ arrière sur l’Audi A1
  • Ses tarifs élevés

Conclusion

Pourquoi avoir voulu comparer deux modèles aux philosophies si différentes ? Tout simplement car elles avancent chacune de bons arguments. La rationalité et le rapport prix/équipements pour la Fiesta. Le premium et la dotation technologique pour l’A1. L’une a des qualités et des faiblesses que l’autre n’a pas. Et au bout du compte, pour faire votre choix, ce sera soit une histoire de raison (la Fiesta, au budget plus abordable), soit une histoire de cœur (l’Audi, au tarif plus salé).

 

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