Volkswagen T-Roc – Mazda CX-3 : star contre second rôle

Écrit par La rédaction le 22 février 2023

L’un est une référence de sa catégorie, qui s’offre même régulièrement le luxe de dépasser les ventes de son illustre sœur, la VW Golf. L’autre est un outsider qui mène sa carrière sans faire de bruit, mais qui gagne vraiment à être connu. Surtout si on a un réel plaisir à conduire. VW T-Roc contre Mazda CX-3 : que le match commence !

Le concept : chacun son ADN

Le concept du Volkswagen T-Roc peut se résumer de façon extrêmement simple : c’est la Golf des SUV. Il porte donc dans son ADN tout ce qui a fait le succès de la plus célèbre des compactes. Le T-Roc est bien construit, pour un prix abordable. Il offre en plus assez d’espace intérieur et de coffre pour une petite famille. Il plaît à tous les âges, tous les genres, et toutes les classes sociales. Enfin, il se débrouille pour se montrer plutôt économique à l’usage. Et puis, il y a le reste du cahier des charges, à peu près invariable chez Volkswagen : image assez consensuelle (avec un style tout de même plus affirmé pour le T-Roc), qualités rationnelles indiscutables, caractéristiques qui serviront de mètre étalon à toute la concurrence, et un rapport qualité/prix respectable.

Mazda CX-3 : design et ingénierie

Comme de juste, le Mazda CX-3 est aussi une transposition dans le monde du SUV urbain de tout ce qui fait l’ADN de Mazda. Mais cet ADN étant moins connu que celui de VW, permettez-nous de faire les présentations. Mazda est ce qu’on appelle une « marque d’ingénieurs ». Ce qui signifie en clair que la marque a tendance à imaginer des solutions inédites et parfois très originales, notamment sur le plan mécanique. Mazda a aussi toujours eu ce souci du feeling de conduite exacerbé. Au volant, il faut qu’on se sente impliqué. Enfin, depuis quelques années, le constructeur est entré dans son ère du design. Sans jamais forcer le trait, les Mazda ont en effet une identité très distinctive. Voilà tout ce que devait avoir en lui le CX-3.

Le design : deux écoles

Chez Volkswagen, on sait toujours à quoi on peut s’attendre : de la sobriété, de l’élégance passe-partout, des lignes sans fioritures qui « ratissent large ». C’est précisément ce qu’offre le look du T-Roc. Mais on perçoit tout de même de la part de VW une envie de sortir de sa coquille. Par certains détails, comme la face avant plus assertive que de coutume chez le constructeur, on a l’impression que le T-Roc voudrait qu’on le remarque plus qu’on ne remarque une Golf ou une Polo. Il voudrait, mais il n’ose pas (encore ?) aller trop loin dans son affirmation de soi. N’empêche, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Et si le T-Roc a réussi à dépasser la Golf, ce n’est pas uniquement grâce à son statut de SUV. C’est probablement aussi un peu parce qu’il ose déjà plus que les autres VW.

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Le design
D'un côté on retrouve la sobriété et l'élégance Volkswagen et de l'autre, des courbes latines pour le CX-3.

 

Mazda CX-3 : quelque chose de latin

Si on peut déjà trouver le CX-3 séduisant au premier regard, c’est surtout à force de l’observer qu’on perçoit la qualité de son design. Le regard assertif que procurent les phares à la face avant, c’est l’évidence même. Et c’est pareil pour les proportions plutôt athlétiques qu’on voit de profil. Mais c’est seulement avec le temps qu’on remarquera la capacité de ses courbes presque latines de jouer avec la lumière. Malheureusement, le design du CX-3 ne tolère pas la timidité de l’acheteur. Le noir, l’éternel gris métallisé… Ça ne marque pas. Pour mettre en valeur ses lignes, il faut oser le rouge, le bleu clair, le blanc. À bon entendeur…

La vie à bord : du (trop ?) sérieux

Quand on s’installe dans le T-Roc, on est directement en terrain connu. Surtout si on est familier avec les produits Volkswagen. C’est carré, c’est bien rangé et c’est bien construit, même si l’obligation de réduction des goûts est synonyme d’un retour aux plastiques durs. Chez VW comme chez les autres, d’ailleurs. Ici, l’ambiance n’est pas sportive ou luxueuse. Elle est sérieuse, comme aiment les clients de la marque. L’habitabilité est honnête. En tout cas, l’impression d’espace est réelle, du fait d’une bonne luminosité dans l’habitacle. Seul bémol, les places arrière relativement généreuses se paient quelque part. Le coffre est dans la norme, mais pas la norme supérieure.

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À bord
Dans le T-Roc, l'ambiance est plutôt sérieuse tandis que la perfection Mazda laisse moins de fun à l'intérieur.

VW T-Roc : équipement au-dessus de la moyenne

La technologie est l’un des points forts du VW T-Roc. Si le premier acheteur s’est lâché sur les options, vous profiterez d’un équipement au-dessus de la moyenne. Certaines aides à la conduite sont particulièrement avancées, et le système multimédia est on ne peut plus complet. C’est encore plus vrai depuis la mise à jour de 2022. D’autant qu’outre le contenu technologique, c’est le « ressenti technologique » qui a progressé…

Mazda CX-3 : la perfection n’est pas toujours fun

L’intérieur du CX-3 a de quoi laisser perplexe. Comme celui de toutes les Mazda, d’ailleurs. Pourquoi ? Parce que le design extérieur semble tant rechercher la perfection du trait, qu’on a tendance à attendre plus de l’habitacle. Sincèrement, on ne trouvera aucun défaut rédhibitoire dans une Mazda. C’est jusque que le charme retombe quelque peu. Mais soit. L’environnement n’en est pas moins agréable. Et c’est là aussi qu’on fait connaissance avec la marque d’ingénieurs. Car l’ergonomie est remarquable. Tout est parfaitement à sa place. Tout est parfaitement lisible. À défaut d’être créatif ou « fun ».

Nous pensons notamment aux technologies embarquées. Bien sûr, rien ne manque du côté des aides à la conduite. Le CX-3 est à niveau. C’est plutôt le système multimédia qui nous déçoit. À nouveau, pas en matière de contenu ou de qualité. Mais bien en matière de présentation, de design. Oui, c’est parfaitement efficace. Oui, on trouve facilement les fonctions dont on a besoin. Mais l’interface simpliste n’est pas la plus moderne.

Reste à dire que le Mazda CX-3 est moins familial que le VW T-Roc. En clair, ses places arrière sont sensiblement moins spacieuses. Et on peut en dire autant du coffre, pas vraiment généreux. Le prix d’un design sexy ?

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L'habitabilité
Si le T-Roc possède un coffre dans la norme avec des places arrière généreuses, le CX-3 paraît moins familial malgré son design sexy.

Le gimmick : modern Vs old-school

De la marque la plus généraliste à la plus premium, une des tendances dominantes est le tableau de bord numérique. Celui du Volkswagen est l’un des meilleurs du marché. Car son niveau de personnalisation et de lisibilité est inégalé dans la catégorie. Dans le Mazda CX-3, pas de chichi. On a droit à un cadran analogique au centre, flanqué de deux petits afficheurs en forme d’ailes. Presque à l’ancienne.

Les motorisations : classicisme Vs avant-gardisme

Le VW T-Roc de base est équipé d’un 3 cylindres essence turbo de 1.0 litre, délivrant 115 ch. Même si le T-Roc n’est pas un poids-plume, ce moteur reste parfaitement réaliste pour un usage quotidien et de longues routes occasionnelles. Si les longues routes ne sont pas si occasionnelles, et/ou si on aime un peu plus de performances, on s’orientera plutôt vers le moteur 150 ch. Voire vers le 190 ch qui, à notre avis, n’apporte finalement pas grand-chose. En revanche, préparez-vous à des sensations avec le Volkswagen T-Roc R, qui envoie 300 ch au sol via 4 roues motrices.

Enfin, VW reste VW, avec une offre étendue pour les mangeurs de kilomètres. Le choix de moteurs Diesel TDI se compose d’un 115 ch, d’un 150 ch et d’un 190 ch. Tous vous permettront d’abattre de grands kilométrages annuels sans vous ruiner. Le choix dépendra de vos besoins (ou envies) en matière de performances.

Motorisations Mazda CX-3 : à contre-courant

Les connaisseurs ont coutume de dire que Mazda ne fait rien comme les autres. Et voici pourquoi. La tendance pour les moteurs essence de cette catégorie est de réduire la cylindrée, et de compenser par un turbo. Vous avez lu ce que VW propose, voici ce que Mazda oppose. En entrée de gamme, il y a un moteur… 2.0 litres ! Et sans turbo. Il existe en 120 et 150 ch. Nous vous épargnerons l’explication du fonctionnement ultra-complexe de ce moteur. Mais le fait est qu’à puissance comparable, ce gros moteur revendique des consommations similaires à de plus petits. L’avantage est que l’agrément est bien supérieur, en ville comme en-dehors. Et bien sûr, même la version la moins puissante du moteur Mazda ne craint pas les longues routes. Et si les longues routes sont votre quotidien, le CX-3 existe aussi en 1.5 Diesel 105 ch, et en 1.8 Diesel 115 ch.

Le comportement routier : la leçon japonaise

On y revient : le T-Roc est la nouvelle Golf. À ce titre, il propose un comportement routier responsable, sécurisant, consistant, mais passe-partout. Et loin de nous de présenter cela comme un défaut. Car le monde est plein de conducteurs et conductrices qui ne recherchent pas un plaisir particulier. Ceux-là seront parfaitement satisfaits par ce que propose le T-Roc. Et croyez-le ou non, les choses sont finalement assez similaires dans le redoutable T-Roc R. Bien entendu, le moteur envoie vraiment du lourd, et c’est déjà quelque chose de réjouissant. Bien sûr, aussi, sa tenue de route est remarquable, notamment grâce à ses 4 roues motrices. Tout cela signifie que pour la majorité du public, il y a matière à se faire des sensations. Mais pour les amateurs avertis, l’ensemble sera un peu « propret ». Pour eux, il y a sur le marché des SUV sportifs bien plus aboutis.

 

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Sur la route
Le T-Roc garde un comportement routier sécurisant et passe-partout alors que chez Mazda, "le cavalier fait corps avec sa monture".

Mazda et sa philosophie « Jinba Ittai »

Et nous voilà à ce que le Mazda CX-3 a de mieux. Le constructeur parle volontiers de sa philosophie Jinba Ittai. La traduction est très poétique : « le cavalier fait corps avec sa monture ». Comme toutes les voitures de la marque, le CX-3 a en effet une faculté étonnante à communiquer avec la personne qui tient le volant. Si bien qu’il ne faut pas être un conducteur expert ou sportif pour se sentir vraiment « pris » par la conduite. C’est extrêmement gratifiant. Et ça l’est tout particulièrement en conduite sportive, sur une route sinueuse. C’est là que le petit Mazda s’affirme vraiment comme une référence. Cela, sans négliger le confort. Mais c’est là aussi qu’on remarque autre chose. Les qualités dynamiques sont d’un tel niveau qu’on finit par trouver un petit manque de caractère aux moteurs. Pourtant, les performances sont là. C’est la hargne mécanique qui fait défaut. Un peu comme le design intérieur n’est pas à la hauteur du design extérieur.

Reezocar a adoré

  • Le côté « Golf des SUV » du T-Roc
  • Sa nature facile à vivre
  • Le design extérieur et l’ergonomie du Mazda
  • Ses délicieuses sensations de conduite

Reezocar a moins aimé

  •   Le caractère trop raisonnable du T-Roc
  • Le commandes à surfaces tactiles (depuis mise à jour de 2022)
  • L’habitabilité arrière et le coffre du Mazda
  • Les moteurs avant-gardistes mais un peu fades

Conclusion

Le choix facile est évidemment celui du Volkswagen T-Roc. Mais comme nous le disions plus haut, le Mazda CX-3 gagne à être connu. Notamment si on a envie de quelque chose de différent, tant esthétiquement que techniquement. Et surtout si on a vraiment envie de ressentir des choses en conduisant.

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