Kia Picanto 1.0 (2020) vs Dacia Sandero Stepway (2022) : rien en commun, ou presque

Écrit par Nicolas Morlet le 24 février 2023

Le marché des citadines est l’un des plus prolifiques d’Europe. Mais au sein de ce segment, il existe des sous-segments, en fonction des dimensions et habilités de chaque voiture. Ainsi, par exemple, la Kia Picanto est une « micro-citadine » du segment A selon la classification automobile traditionnelle. Sur ce segment, on trouve notamment les Renault Twingo, Peugeot 108 ou encore la Smart Forfour.

La Dacia Sandero se place quant à elle au cœur du segment B, celui des Renault Clio, Peugeot 208, Volkswagen Polo, etc. Cela se traduit évidemment par une différence de taille notable : 3,60 m pour la Kia, 4,10 m pour la Dacia. Un monde de différence lorsque chaque centimètre compte.

Le concept : citadine ou polyvalente ?

Cela dit, ce que la Coréenne et la Roumaine ont en commun, c’est une vraie attirance pour la ville et ses lumières. L’une et l’autre s’y faufilent avec beaucoup d’aisance et se garent dans un mouchoir de poche. Les 45 cm de moins tournent alors en la faveur de la Picanto lorsqu’il s’agit de trouver une place de parking. C’est également dans cet environnement que leurs motorisations respectives modestes (voir ci-dessous), surtout dans le cas de la Kia, se montrent les plus à leur avantage et les plus économiques.

Cela ne les empêche pas de s’aventurer sur route, voire même sur autoroute à quelques occasions, surtout avec la Dacia, plus puissante, et qui fait preuve d’une polyvalence redoutable. Il est par ailleurs à rappeler que Dacia est la plus française des marques roumaines puisque la marque est propriété du Groupe Renault.

Le design : elles commencent à s’affirmer

Côté design, ni la Picanto ni la Sandero ne déclenchent à priori le coup de cœur de prime abord. La Kia n’en attire pas moins une sympathie immédiate par son visage « souriant » que lui confère l’ensemble phares-calandre. Elle arbore la fameuse calandre « nez de tigre » caractéristique des modèles Kia depuis quelques années.

Chez Dacia, si une Sandero normale reste très classique, cette Stepway avec ses élargisseurs d’ailes, son pare-chocs plus expressif et ses galeries de toit, a une allure de petit SUV qui ne fait pas penser une seule seconde au « Low Cost ». Ses phares à signature lumineuse LED lui donnent un visage plein de confiance en soi. La partie arrière est aussi très soignée.

 

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Le design
Ni la Picanto ni la Sandero ne déclenchent à priori le coup de cœur de prime abord.

La vie à bord : tout des grandes ?

La première bonne surprise concernant chacune des prétendantes de ce comparatif, c’est que malgré leurs dimensions contenues, l’habitabilité reste tout à fait honnête. Quatre adultes de taille moyenne peuvent prendre place dans chacune des voitures. Et le coffre conserve une contenance honnête compte tenu du gabarit. Cela dit, deux adultes costauds seront tout de même au coude à coude. Il n’y a pas de miracle.

Si petite soit-elle, la Picanto offre un équipement des plus complet : écran d’info-divertissement avec navigation et autres services connectés, ou encore un logement destiné à la recharge par induction pour smartphone. Elle réserve d’autres bonnes surprises, comme des sièges et le volant chauffants, un toit panoramique, voire même un accoudoir central avec rangement intégré. Pas mal, pour une citadine !

Sans créer l’extase esthétique, l’habitacle de la Sandero n’a plus rien du simplisme des premières Dacia connues en Europe. Encore moins dans cette version Stepway équipée de l’écran central, tactile et couleur bien sûr, de 8 pouces. Elle laisse le choix entre un système complet, avec notamment le GPS et le récepteur radio DAB+ et une version simplifiée via connexion avec un smartphone.

En revanche, pour conserver un tarif et un poids raisonnables, n’espérez guère de plastiques moussés ou de finitions léchées. Nos deux modèles du jour restent assez basiques dans leurs matériaux et assemblages, avec toutefois un avantage à la Coréenne.

 

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Vie à bord
Malgré leurs dimensions contenues, l’habitabilité reste tout à fait honnête.

Le gimmick : connectées

Visant les jeunes principalement, les Dacia Sandero Stepway et Kia Picanto ne pouvaient faire l’impasse sur la connectivité. Elles permettent donc l’une et l’autre de répliquer l’écran du smartphone de l’utilisateur sur l’écran du véhicule via Android Auto et Apple Carplay.

C’est d’ailleurs l’une des solutions proposées par Dacia pour maintenir les coûts au plus bas. Il est possible d’opter pour un écran central « vide », sans système multimédia complet associé. On peut alors utiliser son smartphone sur l’écran, avec toutes ses fonctionnalités de navigation et de divertissement.

Les motorisations : 6 cylindres… à elles deux !

Pour cet essai, nous nous sommes arrêtés sur le modèle Picanto d’entrée de gamme équipé du 1.0 litre à 3 cylindres. Fort de 67 chevaux, ce petit tricylindre offre à la Picanto un bel agrément de conduite là où se situe son terrain de jeu, en ville et en milieu périurbain. Ceux recherchant davantage de polyvalence se tourneront plus volontiers vers le 1.2 à 4 cylindres (84 ch), pouvant également s’associer à une boîte automatique. Quant au 1.0 T-GDi (avec un “T” comme “turbo”), avec 100 ch, il donne carrément des ailes à la petite Coréenne, sans toutefois en faire une sportive pure et dure.

La Sandero qui nous occupe est elle aussi animée par un moteur trois cylindres : un 999 cc de 92 ch. Associé en série à une boîte manuelle 6 rapports, il peut aussi l’être en option à une boîte automatique dite « CVT » (« Continuously Variable Transmission » soit « transmission à variation continue »), qui augmente le confort d’utilisation mais aussi la consommation.

La Sandero existe aussi en deux autres motorisations : un moteur 1.0 litre essence de 65 chevaux en entrée de gamme et une motorisation très recommandable par les temps qui courent : un 1.0 turbo 100 ch bicarburant essence et GPL.

Comportement routier : plus polyvalentes qu’il n’y parait

Comme dit en introduction, c’est surtout en ville que les deux citadines se montrent logiquement à leur avantage. Leur rayon de braquage réduit leur permet de manœuvrer dans un mouchoir de poche, ce qui les rend particulièrement agiles en milieu urbain. Cela ne les empêche nullement d’oser s’aventurer loin des villes de temps à autre. La Picanto se montre alors surprenante d’efficacité, notamment par sa stabilité à allure routière et autoroutière. Elle peut même se vanter de prendre l’ascendant sur certaines de ses rivales européennes en faisant montre d’un très bel équilibre doublé d’une efficacité certaine et d’un confort étonnant. Mais il n’y a pas de miracle : sur les voies rapides et plus encore sur autoroutes, le manque de pêche à bas régime oblige à davantage cravacher la mécanique en grimpant plus haut dans les tours. La consommation risque alors de s’envoler bien au-delà des 4,4l/100 km annoncés par Kia.

La Dacia Sandero Stepway se distingue quant à elle par son confort. Entre ses amortisseurs bien dosés et ses pneus de bonne taille, elle parvient brillamment à ne pas transmettre la moindre bosse aux occupants. Là encore, la tenue de route est irréprochable lorsqu’on s’éloigne de la ville, et on saluera une insonorisation qui a très nettement progressé par rapport aux précédentes générations de Dacia. Le constructeur annonce le chiffre officiel de 5,8 l/100 km pour la Sandero essence 90 ch, un chiffre proche de la réalité en conduite coulée.

 

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Sur la route
Stabilité et équilibre pour la Kia alors que la Dacia mise sur le confort.

Reezocar a adoré

  • Le rapport encombrement/habitabilité
  • La maniabilité en ville
  • Le comportement efficace de la Picanto
  • Le look presque sexy de la Sandero Stepway

Reezocar a moins aimé

  • Le moteur 1.0l de la Picanto un peu faiblard en dehors de la ville
  • Son style très sage (dans cette configuration)
  • La qualité de certains matériaux de la Sandero

Conclusion

La Sandero comme la Picanto sont des occasions que vous pouvez acheter les yeux fermés. Elles offrent un très bon rapport encombrement/habitabilité. La Dacia Sandero Stepway brille par son look soigné et son tarif serré qui en offre pour son argent. La Picanto, tout en restant discrète, cache remarquablement son jeu, notamment en matière de comportement routier. Elle vous coûtera souvent moins cher à l’achat, sera moins encombrante, mais aussi moins à même de satisfaire à tous les besoins s’il s’agit du seul véhicule de la famille.

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