Tesla Model 3 Long Range – BMW 530e : match de philosophies

Écrit par La rédaction le 7 novembre 2022

Nous opposons aujourd’hui la Tesla Model 3 100% électrique et la BMW 530e hybride rechargeable. Deux voitures à priori totalement différentes, mais qui ont pourtant des points communs.

Tesla Model 3 Long Range – BMW 530e : match de philosophies

Parce qu’elles sont les références de leurs catégories respectives, parce que leurs performances sont comparables, et parce que leurs tarifs sur le marché du neuf naviguent dans les mêmes eaux, il n’est pas si saugrenu de comparer la Tesla Model 3 et la BMW 530e. Car au fond, ne sommes-nous pas tous en train de nous demander si, à budget comparable, on est prêt à se lancer dans le 100% électrique, ou si on préfère y aller progressivement ?

Le concept : le grand saut Vs un petit pas

Malgré quelques points communs, le fait est que les concepts de la Tesla et de la BMW sont on ne peut plus différents. Pour l’Américaine, il s’agit de tout chambouler, d’installer le nouveau paradigme du 100% électrique, et de le faire en étant disruptif en tous points. Pour caricaturer, on peut dire qu’en dehors des quatre roues et du volant, la Tesla 3 n’a rien d’une voiture traditionnelle. Tout le contraire de la BMW Série 5, classique parmi les classiques. Son design est une évolution d’une silhouette connue depuis des décennies, son environnement intérieur est traditionnel, et c’est sous cette allure rassurante qu’elle cache son pas tout aussi rassurant vers l’avenir électrique : une mécanique essence hybride rechargeable.

Le design : en accord avec le concept

Le style de la Tesla est comme toute la marque : anticonformiste et assez futuriste. Certains aimeront, d’autres moins. C’est une question d’appréciation. La ligne de la Model 3 reprend globalement les formes lisses et les proportions de la Model S, qui avaient quelque peu bousculé le monde un peu ronronnant de la grande berline haut de gamme. Parmi les détails esthétiques, on pointe les poignées de portes rétractables, pratique qui gagne du terrain dans l’industrie automobile en raison de son avantage aérodynamique, moins anecdotique qu’il n’y parait. Il n’y a par contre que peu de possibilités de personnalisation. La liste d’options se limite à cinq couleurs extérieures, deux couleurs intérieures (blanc ou noir) et un autre choix de jantes.

Chez BMW, la Série 5 respecte au contraire les codes de la marque. Son design statutaire a pour mission de ne pas bousculer les traditions, et de plaire à tout le monde. Et toujours selon les habitudes de BMW, le nuancier et le catalogue d’options propose ici des solutions quasi infinies. Quand à peu près toutes les Tesla Model 3 se ressemblent, il est possible de se composer une BMW 530e sur mesure.

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Le design
Une BMW qui reste dans les clous face à une Tesla qui casse les codes.

La vie à bord : simplicité Vs opulence

C’est de l’intérieur que les Tesla sont les plus originales : elles vous plongent dans un univers à part, à l’ambiance futuriste. L’habitacle présente un aspect assez dépouillé : pas de boutons ni d’interrupteurs, ni même de tableau de bord conventionnel. Tout tourne autour de l’écran horizontal de 15 pouces, qui commande toutes les fonctions de la voiture et est connecté en permanence à Internet. C’est un peu déroutant au début, mais on s’y fait car les menus sont assez intuitifs. Mais gare au jour où l’écran ne répondra plus… Quant à la qualité de finition, elle n’atteint pas le niveau des voitures allemandes premium. Vous aurez de la place à l’avant, mais lhabitabilité arrière est décevante, et les sièges ne sont par ailleurs pas très confortables. Un bon point, par contre, pour le coffre arrière, très spacieux. À noter que la Tesla 3 dispose d’un deuxième coffre à l’avant, pour par exemple placer les câbles de recharge. En ce qui concerne l’équipement, rien à redire : la Model 3 profite d’une dotation très complète de série, avec même un toit panoramique. Avec le temps, Tesla a également amélioré sans cesse les prestations de sa petite berline au moyen de mises à jour en ligne.

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À bord
Niveau finition de l'habitacle, la Tesla n'atteint pas le niveau de celle de la BMW, dont la qualité est irréprochable.

 

Changement d’univers dans l’habitacle de la BMW Série 5, ou plutôt retour en terre connue. Un vrai tableau de bord, de vrais boutons de commande, et un écran central de dimensions plus « normales ». Dans cette berline certes plus grande que la Tesla, chaque passager, qu’il prenne place à l’avant ou à l’arrière, se sentira bien dans un monde fait de confort et de luxe. Bien sûr, la qualité des matériaux est à la hauteur du segment premium et la finition est irréprochable. Le coffre est hélas amputé par la présence des composants du système hybride, mais comme les Séries 5 classiques sont plutôt généreuses de ce côté, le volume reste acceptable.

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Le coffre
Dans la Tesla, le coffre arrière est très spacieux. Dans la BMW, il est hélas amputé par la présence des composants du système hybride.

 

Quel bilan pour ce chapitre ? Dans la BMW, on peut réellement voir et toucher ce pour quoi on paye : de la qualité top niveau. Dans la Tesla, c’est beaucoup moins évident. Il faut surmonter le premier coup d’œil pour se rappeler que ce qui coûte cher en elle, c’est la technologie liée à la transmission électrique.

Le gimmick : la clé, ce vestige du passé

C’est presque par principe que Tesla et BMW (et d’autres d’ailleurs) vous fournissent encore une « clé ». Parlons plutôt d’une carte chez Tesla, et d’un boîtier éventuellement muni d’un écran chez BMW. Mais les deux constructeurs sont déjà à l’étape suivante : une fois les choses configurées correctement, c’est la simple proximité de votre smartphone qui permet de déverrouiller et de démarrer la voiture. Ou comment le précieux objet devient un peu plus encore le centre de votre vie…

Pas de clé pour verrouiller/déverrouiller la Tesla Model 3. On entre dans l’auto grâce à une carte magnétique comme celle d’une chambre d’hôtel.

Les motorisations : point de divergence

Notre Tesla Model 3 du jour est la version de milieu de gamme : la Long Range ou Grande autonomie, (deux moteurs, transmission intégrale, autonomie officielle de 602 km, 440 ch, 0 à 100 km/h en 4,4 secondes et 233 km/h), qui se situe entre la version de base (un seul moteur, propulsion, 491 km, 0-100 km/h en 6,1 secondes, 225 km/h) et la Performance (deux moteurs, transmission intégrale, 547 km, 0-100 km/h en 3,3 secondes, 261 km/h). Il faut reconnaître à Tesla une maîtrise exceptionnelle en matière de gestion énergétique. La Model 3 consomme 16kWh/100 km en conduite courante, 20kWh/100 km si vous avez le pied droit plus lourd, ce qui est absolument remarquable dans la catégorie. Quant à la recharge, elle ne posera guère de problème, puisque plus personne n’ignore que car Tesla a mis en place un très large réseau de Superchageurs. Il y en aura pratiquement toujours un sur votre route, même si vous effectuez un voyage à l’étranger. Sur ces bornes, il faut compter entre 20 et 30 minutes pour passer de 10 à 80% de niveau de charge, autrement dit, pour récupérer 420 km d’autonomie.

Face à elle, la BMW 530e iPerformance. Son système hybride rechargeable marie un 2.0 litres turbo essence de 184 ch à un moteur électrique de 83 kW (113ch), pour une puissance totale de 252 ch (0-100 km/h en 5,9 secondes, 233 km/h en pointe). Cette version revendique une autonomie réelle de quelque 35 km en moyenne (50 km sur papier). La recharge traditionnelle prend 2h55 via la borne rapide i Wallbox de BMW, et 4h30 si on passe par une prise domestique. Mais ajoutons que son réservoir d’essence de 46 litres se recharge, lui, en quelques secondes à peine. Et en utilisant judicieusement les deux sources d’énergie, vous pourrez atteindre une consommation s’approchant des chiffres officiels, de l’ordre de 2,1 l/100 km.

À titre d’information, sachez que la BMW 530e iPerformance est également disponible en 4 roues motrices xDrive, et que la gamme du constructeur comprend une autre hybride rechargeable : la 545e iPerformance, dont le bloc 2.0 litres est remplacé par un 6 cylindres 3.0 litres, et dont le système cumule 394 ch (0-100 km/h en 4,6 secondes).

Maintenant que vous connaissez tous les chiffres, il reste à définir laquelle aura sa place dans vos habitudes de conduite. La Tesla, qui demande certes une adaptation de vos habitudes, mais impose moins de sacrifices qu’on l’imagine, ou la BMW, toujours prête à parcourir de longues routes, mais qui le fera payer à la pompe si on omet de la recharger à la moindre occasion ?

Pour ceux qui souhaitent rouler en mode électrique en centre-ville, BMW propose deux solutions hybrides rechargeables sur sa Série 5.

Le comportement routier : petit paradoxe

La Tesla 3 n’est pas juste performante en ligne droite. Sa tenue de route en courbe épate également. Bien que cette voiture pèse plus de 1.800 kg, elle ne fait jamais son poids. Le train avant est tranchant et l’arrière suit sans broncher. Et c’est particulièrement le cas de notre « Long Range » à deux moteurs et transmission intégrale, encore plus rapide grâce à une motricité à toute épreuve. Un bilan dynamique étonnant. Nous avons toutefois moins apprécié le confort de suspension, un peu trop ferme à notre goût, surtout dans le cas des modèles chaussés de jantes de 20 pouces. Mais quelque part, il y a dans la Model 3 un caractère sportif comparable à celui d’une… BMW.

Paradoxalement, le comportement de la Série 5 s’est de plus en plus assagi. Elle offre un rigoureux mélange entre efficacité dynamique et un confort de bon niveau pour les petits et longs trajets, sans être ouaté pour autant. Disons-le : la conduite de la grande BMW peut être décrit comme étant moins engageant qu’auparavant par ceux qui cherchent le plaisir de conduire à tout prix. Cependant, il faut vraiment pinailler pour faire des reproches au comportement de la BMW Série 5. Mais sachez-le : si les sensations sportives sont un argument décisif dans votre choix entre l’une ou l’autre, ce n’est pas forcément au volant de l’Allemande que vous les trouverez.

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Sur la route
Une Model 3 au caractère sportif face à une Série 5 qui s'est de plus en plus assagie.

Reezocar a adoré

  • L’image flatteuse et le statut de valeur sûre de la BMW
  • La qualité de son habitacle
  • Son comportement routier quasiment irréprochable
  • Les rapport prix/performances et performances/autonomie de la Tesla
  • Sa tenue de route redoutable
  • Son large réseau de Superchageurs

Reezocar a moins aimé

  • Une BMW moins fun à conduire qu’auparavant
  • Son coffre sérieusement amputé en hybride rechargeable
  • Ses tarifs « premium allemands »
  • Le « tout à l’écran » déroutant de la Tesla
  • Son habitabilité arrière
  • Sa qualité de finition un peu légère

Conclusion

Ce n’est absolument pas par hasard si ces deux modèles sont les références de leurs genres respectifs. Bien sûr, elles s’adressent à des profils d’utilisateurs très différents, et il vous revient de déterminer quel est le vôtre. Mais dans tous les cas, tirer le meilleur profit des capacités de chacune demande de s’imposer des compromis.

 

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