Véhicules diesels : un débat d’actualité

Écrit par La rédaction le 7 mai 2021
Véhicules diesels : un débat d’actualité

Faut-il encore acheter une voiture diesel en 2021 ?

 

L’achat d’une voiture diesel en 2021 : un choix qui divise

 

En raison principalement de leur faible consommation et de leur importante autonomie, les véhicules diesel ont toujours une côte importante auprès des automobilistes. Néanmoins, le gazole fait de plus en plus débat, y compris parmi ses partisans, dans la mesure où la réglementation se veut davantage punitive contre les motorisations thermiques. Dans ce contexte, une question se pose : faut-il acheter une voiture diesel en 2021 ? Éléments de réponse.

 

Le diesel entend faire de la résistance

 

Alors que la voiture électrique est amenée à s’imposer à court-moyen terme, le diesel peut toujours compter sur une communauté de fidèles. Il faut dire que, sur le papier tout du moins, le gazole offre encore des avantages indéniables, tout particulièrement pour les gros rouleurs, contribuant à prolonger le débat sur l’avenir de ce carburant.

  • Une consommation limitée : grâce à un rendement plus important que les véhicules essence, les voitures diesel se montrent moins énergivores que leurs homologues au quotidien. Elles permettent ainsi de limiter son budget carburant, tout en bénéficiant d’une autonomie plus importante. Deux arguments de poids pour les automobilistes roulant beaucoup ou réalisant régulièrement de longs trajets.
  • Une pollution qui divise : bien que certains arguent que les moteurs diesel sont moins polluants que par le passé, au point même d’être vertueux, la réalité est plus complexe. Certes, les modèles les plus récents se montrent plus performants que les essence, notamment grâce aux filtres de série. Néanmoins, ce niveau de performance n’est pas le même pour tous les véhicules et, en outre, dépend de l’entretien de la voiture et du comportement routier.
  • Une possibilité en occasion : avec les futures restrictions de circulation, que nous abordons par la suite, la question de la revente est également au cœur du débat. En effet, comment vendre un véhicule d’occasion bientôt interdit de circulation en ville ? Hors exceptions et cas particuliers, l’achat d’une voiture diesel neuve en 2021 semble donc peu judicieux, tant sa dépréciation devrait s’accélérer dans les prochaines années. En revanche, les véhicules d’occasion ainsi que les véhicules zéro kilomètre peuvent constituer un choix pertinent, à condition d’adopter une stratégie de revente adaptée (sous 2 ans par exemple).

 

Tout un écosystème en défaveur du diesel

 

Certes, le diesel conserve ses défenseurs et peut même toujours se montrer pertinent dans certaines situations particulières. Néanmoins, tout l’écosystème participe à la disparition du gazole à moyen terme, notamment via une politique punitive à l’encontre de ce carburant et une stratégie incitative en faveur de l’électrique et de l’hybride rechargeable.

  • L’obligation de produire moins polluant : prévue pour 2040, la fin des véhicules thermiques semble être encore très loin. Pourtant, les constructeurs sont déjà contraints d’augmenter drastiquement la proportion de véhicules électriques et hybrides qu’ils produisent. Dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités (LOM), 37,5 % des véhicules neufs devront afficher des émissions de CO2 inférieures à 60 g/km dès 2030. Alors que les constructeurs sont encore en moyenne à 113 grammes de CO2/km à l’heure actuelle en France (1), ils n’ont d’autre choix que de retirer progressivement les diesel et les essence de leur catalogue. De quoi limiter les choix possibles pour les automobilistes.
  • Une conversion forcée pour les professionnels : si le marché de l’occasion permet au diesel de survivre pour le moment, la situation devrait changer à moyen terme, notamment en raison de la conversion des flottes automobiles professionnelles. Majoritairement thermiques, les parcs privés et publics vont devoir respecter des quotas de véhicules « propres » d’ici peu, limitant le nombre de diesel de seconde main. À titre d’exemple, les entreprises avec plus de 100 véhicules devront compter au moins 10 % de véhicules électriques ou hybrides rechargeables dès 2022. Une proportion qui va aller grandissante, au point de représenter 50 % en 2030.
  • Des véhicules interdits de circulation en ville : après l’agglomération parisienne, la Métropole de Grenoble et Lyon, 7 nouvelles métropoles vont créer une zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) en 2021. À court terme, les véhicules avec une vignette Crit’Air 5, 4 et 3 (à savoir tous les diesel produits avant 2011) devraient être soumis à des restriction de circulation au sein de ces zones, avant que les voitures diesel et essence ne soient définitivement interdites de circulation. Paris a d’ailleurs pris de l’avance sur les autres villes puisque les véhicules Crit’Air 4, Crit’Air 5 et sans vignette sont interdits dès le 1er juin prochain, tandis que ce sera le cas de tous les véhicules thermiques d’ici 2030.
  • Une concurrence déséquilibrée avec l’électrique : abaissement du seuil de déclenchement, augmentation du montant maximal (50 000 € en 2023), taxation au poids… les voitures thermiques doivent également faire face à un malus écologique de plus en plus dur. De leur côté, les véhicules électriques et hybrides rechargeables bénéficient de nombreuses aides financières, à l’image du bonus écologique, de la prime à la conversion, du bonus pour les voitures d’occasion ou encore du microcrédit véhicules propres (permet aux foyers modestes d’emprunter jusqu’à 5 000 € pour l’achat d’une voiture électrique). Ce cadre fiscal, totalement déséquilibré, participe lui aussi à l’abandon progressif du diesel au profit de motorisations plus vertueuses.

 

Un désamour pour le diesel qui se confirme

 

Pendant longtemps, le diesel a bénéficié d’une législation et d’une fiscalité attractives, lui permettant de représenter jusqu’à 2/3 des immatriculations à son apogée. La donne a néanmoins changé à partir des années 2010, principalement en raison des nouvelles réglementations européennes de réduction des émissions polluantes et du scandale entourant les moteurs truqués de Volkswagen. Preuve de cette inexorable chute, le gazole ne représentait déjà plus que 52 % des immatriculations en 2016, tombant même à 31 % l’année dernière. Le désamour se confirme puisque seuls 24 % des véhicules neufs vendus au cours des 4 premiers mois de 2021 fonctionnaient au diesel (1). Et rien ne laisse à croire que la tendance va s’inverser dans les mois ou années à venir, bien au contraire.

 

Un temps, ce sont les véhicules essence – de moins en moins gourmands en carburant et plus adaptés sur les petites cylindrées – qui ont profité du déclin du gazole, leur permettant de rattraper leur retard, puis même de dépasser leurs homologues dans les ventes. Toutefois, les véhicules essence semblent emprunter la même voie que les diesel, passant par exemple de 49,2 % de part de marché au premier quadrimestre 2020 à 43,5 % en 2021 (1). Sans grande surprise, ce sont les motorisations plus vertueuses qui en profitent pour damer le pion aux modèles thermiques. Les voitures particulières « propres » ont en effet représenté 22,5 % des immatriculations en 2020 (électrique, hybride, superéthanol, etc.), contre seulement 8 % en 2019. Une progression fulgurante, à l’image des électriques dont les ventes ont bondi de près de 160 % l’année dernière (2).

 

Sur les 4 premiers mois de 2021, ce nouveau rapport de force se confirme d’ailleurs : les hybrides se sont accaparées 23,1 % des ventes de voitures particulières neuves (contre 10,5 % sur la même période en 2020) et les électriques ont glané 6,9 % des ventes. Tout ceci permettant aux motorisations « propres » de représenter désormais 1/3 des immatriculations en France (1). De quoi pouvoir avancer, sans trop se tromper, que les jours du diesel sont comptés.

 

Sources : 

(1) Le marché automobile français – Mai 2021 – CCFA – 2021

(2) Le marché automobile français – Décembre 2020 – CCFA – 2021

 

CE QU’IL FAUT RETENIR

  • Moins gourmands en carburant, les véhicules diesel peuvent encore compter sur les gros rouleurs pour se maintenir, notamment sur le marché de la seconde main.
  • Les restrictions d’une part (malus, interdiction de circulation, etc.) et les incitations en faveur de l’électrique d’autre part font que l’achat d’une voiture diesel est de moins en moins pertinent.
  • Les automobilistes commencent à se convertir à l’électrique et à l’hybride, les motorisations diesel représentant désormais moins d’une vente neuve sur quatre.

 

LE POINT DE VUE DE LAURIE

« Dans ce contexte, l’achat d’une voiture diesel ne semble donc être pertinent que dans de rares situations. Vous n’êtes cependant pas encore prêt à passer le cap de l’électrique ? Il vous est toujours possible d’y aller par étape, notamment en optant pour une hybride rechargeable, une hybride classique, voire même une essence. Une stratégie qui peut d’ailleurs s’avérer payante, tant les infrastructures ne sont pas encore à la hauteur de l’objectif 100 % électrique. »

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