Quelles sont les dernières avancées en matière de conduite autonome ?

Écrit par La rédaction le 1 septembre 2023
Quelles sont les dernières avancées en matière de conduite autonome ?

Conduite autonome : en route vers demain

Bien que le niveau 3 de conduite autonome soit enfin autorisé en Europe, rares sont les constructeurs à proposer la technologie à leurs clients pour le moment. Malgré tout, le secteur ne cesse d’innover pour enfin permettre aux automobilistes de « rouler sans les mains ».

 

Une conduite autonome de niveau 3 enfin autorisée

Depuis le 1er septembre 2022, la conduite autonome de niveau 3 est autorisée sur certaines routes de France. Validé suite à un amendement à la convention de Vienne de 1968, régissant la circulation routière, ce nouveau cadre permet aux automobilistes de « rouler sans les mains ». En effet, le niveau 3 permet au véhicule de réaliser certaines phases de conduite de manière totalement autonome, notamment pour le stationnement, sur autoroute et dans les embouteillages.

Contrairement au niveau 2, le niveau 3 n’oblige plus l’automobiliste à garder les mains sur le volant. Il doit néanmoins être en mesure de le faire à tout moment si le véhicule le lui demande, interdisant par exemple toute éventuelle sieste. De plus, le système de conduite autonome doit être en mesure d’effectuer une manœuvre d’évitement et de stopper le véhicule de manière sécurisée si le conducteur ne reprend pas le volant alors que le système le lui intime. 

 

Des parcours prédéfinis et une responsabilité adaptée

Cette nouvelle réglementation constitue une avancée majeure pour le secteur, dans la mesure où l’automobiliste peut désormais faire autre chose. Néanmoins, la Sécurité Routière rappelle que la conduite autonome de niveau 3 en France ne sera possible que « sur des parcours prédéfinis dont l’adéquation avec les capacités du véhicule aura été vérifiée et validée ». Elle souligne néanmoins que cette innovation pourra constituer une importante amélioration de la sécurité routière, dans la mesure où la grande majorité des accidents sont imputables à des erreurs humaines (1).

En parallèle, le Code de la route et de la Code des transports avaient déjà été modifiés pour permettre cette conduite « sans les mains ». Depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance du 15 avril 2021, le régime de responsabilité pénale a été revue. En cas d’accident, c’est désormais le constructeur qui est responsable en cas d’accident si la conduite autonome est activée et utilisée correctement. En revanche, le conducteur reste responsable lorsqu’il conduit lui-même ou en cas de mauvaise utilisation du système.

 

Mercedes, premier constructeur à proposer la conduite autonome

Dès l’annonce de ce nouveau cadre réglementaire, Mercedes a confirmé que deux de ses modèles peuvent d’ores et déjà proposer la conduite autonome de niveau 3 : il s’agit des limousines EQS et Classe S. Jusqu’à présent bridée en France, cette nouvelle fonctionnalité – baptisée Drive Pilot – est désormais activée. L’automobiliste peut ainsi déléguer la gestion de l’accélération du freinage, des dépassements et de la direction à l’ordinateur de bord. Pour respecter la réglementation, la conduite autonome n’est toutefois possible que si 3 conditions sont réunies :

  • route sans piéton, ni cycliste ;
  • présence d’une séparation physique entre les 2 sens de circulation (terre-plein par exemple) ;
  • vitesse maximale de 60 km/h.

Si Mercedes est l’un des pionniers de la conduite autonome en Europe, il s’attaque également à d’autres sujets complémentaires. Depuis le début de l’été, le constructeur allemand teste l’usage d’un équivalent de ChatGPT au sein de ses véhicules dotés de l’interface MBUX. Le chatbot pourrait ainsi rendre l’utilisation de l’assistant vocal, activé par le fameux « Hey Mercedes », encore plus intuitive. Uniquement proposée en phase de bêta test aux Etats-Unis, cette fonctionnalité pourrait d’ailleurs améliorer encore davantage l’expérience de conduite autonome.

 

Les défis à relever par le secteur

À l’exception de Mercedes, et de Tesla dans une moindre mesure, aucune marque ne semble en mesure de proposer la conduite autonome de niveau 3 en France à l’heure actuelle. Certes, les constructeurs et les géants de la technologie travaillent main dans la main pour perfectionner le système. Il reste néanmoins encore de très nombreux défis à relever pour démocratiser cette technologie.

  • L’analyse de l’environnement : les industriels planchent tout particulièrement sur les technologies permettant au système d’analyser l’environnement extérieur. Ces innovations concernent principalement les capteurs (caméras stéréo, lidars, etc.) et les processeurs nécessaires à l’analyse des données (Nvidia et Intel sont des références en la matière).
  • La capacité à communiquer : les dernières avancées nécessaires à la conduite autonome portent aussi sur la capacité du véhicule à communiquer avec les autres véhicules et avec les infrastructures (péages, feux tricolores, etc.). L’enjeu est de permettre au système d’avoir une perception en temps réel de tout ce qui compose le réseau routier.
  • La cartographie de l’environnement : à l’image de TomTom et de Here, les industriels développent également des solutions de cartographie haute définition, notamment via l’usage de véhicules dotés de capteurs qui sillonnent le réseau routier. Ces technologies sont essentielles pour permettre au véhicule de connaître avec précision sa position sur la route.
  • Le coût de production : à l’heure actuelle, l’incorporation de ces technologies sur un véhicule nécessite un budget conséquent, réservant la technologie aux véhicules les plus haut de gamme (Mercedes EQS par exemple). Pour la filière, l’objectif est de démocratiser ces solutions techniques afin d’en diminuer le coût de production et de rendre la conduite autonome accessible au plus grand nombre.

 

Si la conduite autonome représente, à n’en pas douter, le futur de l’automobile, son développement est entravé par un sujet plus pressant encore : le développement de la voiture électrique. Une situation qui limite logiquement les investissements des constructeurs et qui repousse d’autant plus la démocratisation de cette technologie d’avenir.

 

(1) Source : Feu vert de l’ONU aux véhicules sans conducteur – Sécurité Routière – 2022

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