BYD va-t-il conquérir le marché automobile européen ?

Écrit par La rédaction le 20 mai 2023

BYD : un constructeur chinois à la conquête de l’Europe

BYD : 3 lettres qui ne vous évoquent probablement rien. Pourtant, le constructeur automobile chinois est d’ores et déjà le leader mondial de la voiture électrique. Loin de s’en contenter, BYD Auto a annoncé sa volonté de développer ses ventes sur le Vieux Continent, notamment grâce à 3 modèles 100 % électriques : Atto 3, Tang et Han. De quoi en faire un acteur majeur du marché automobile européen dans les années à venir ? Éléments de réponse.

 

Un fabricant de batteries devenu constructeur auto

« Build Your Dreams » : un slogan évocateur pour le constructeur chinois BYD. Fondée à Shenzhen en 1995, l’entreprise ne fabrique alors que des batteries. Mais c’est un grand nom du secteur puisque le fabricant est leader, dès 2010, du marché mondial des batteries au Nickel-cadmium (65 % de part de marché) et lithium-ion (30 %), indispensables à la production de voitures électriques (1).

C’est d’ailleurs ce leadership qui pousse BYD à diversifier son activité dans l’automobile dès 2003, avec le rachat d’un constructeur chinois au bord de la faillite. Dès l’année suivante, le nouvellement constructeur présente ses premiers modèles au Salon de l’auto de Shanghai. Le succès est vite au rendez-vous : la BYD F3 devient très vite l’un des bestsellers du marché chinois. Toutefois, cette réussite se cantonne alors aux seules frontières de l’Empire du Milieu.

 

Déjà leader mondial du marché de l’électrique

Fabriquant toujours des batteries lithium-ion, le constructeur chinois décide tout naturellement de produire des véhicules hybrides et électriques dès le milieu des années 2000. Bien que ses ventes se limitent toujours au marché chinois, BYD s’affirme rapidement comme l’un des principaux constructeurs nationaux. Dès 2018, BYD devient même le leader mondial de l’électrique avec la vente de 248 000 véhicules zéro émission selon l’Agence internationale de l’énergie, contre 245 000 pour son dauphin Tesla (2).

Malgré un manque évident de notoriété en Occident, l’entreprise chinoise poursuit sa conquête du marché. En 2022, BYD reprend la tête du classement des ventes de voitures électriques, avec 911 000 unités écoulées. Il relègue d’ailleurs ses principaux concurrents loin derrière, à l’image de Volkswagen (572 100 immatriculations) son compatriote Wuling Motors (plus de 550 000) et Tesla (405 000). Une hégémonie qui s’étend également sur le marché des véhicules hybrides rechargeables puisque le constructeur a écoulé près de 950 000 PHEV l’année dernière (3).

 

3 modèles électriques à la conquête de l’Europe

En France comme en Europe, le nom BYD est encore inconnu du grand public. Pourtant, la donne pourrait rapidement changer. Dévoilés à l’occasion du Mondial de l’automobile de Paris 2022, trois modèles chinois arrivent dans les concessions du Vieux Continent.

  1. BYD Atto 3 : ce crossover électrique de 4,55 mètres de long devrait assurer le plus gros des ventes du constructeur en Europe. Affichant une autonomie de 420 kilomètres et une puissance de 204 chevaux, il est proposé à partir de 43 690 € au sein de l’Hexagone.
  2. BYD Tang : abritant 7 places, ce SUV de 4,87 mètres de long revendique une autonomie de 400 kilomètres et une puissance de 517 chevaux. Il est proposé à partir de 70 800 €, soit légèrement plus que son rival le Tesla Model Y.
  3. BYD Han : également 100 % électrique, cette berline haut de gamme affiche 5 mètres de longueur. Elle fait également mieux que ses petites sœurs en matière de performance, avec une autonomie théorique de 521 kilomètres et une puissance de 517 chevaux. Elle est proposée au même prix que la BYD Tang, à savoir 70 800 € en entrée de gamme.

 

Bien que le ticket d’entrée soit encore relativement élevé, les voitures électriques BYD pourrait apporter un vent nouveau sur le marché, tout particulièrement en France. Elles constituent en effet une alternative plus que crédible à Tesla et aux constructeurs prémiums, tels que Mercedes et Audi par exemple.

 

Une volonté affichée de s’implanter sur le Vieux Continent

Preuve de sa volonté de partir à la conquête du marché européen, BYD pourrait racheter l’usine Ford de Sarrelouis, en Allemagne, à en croire le Wall Street Journal. Une annonce plus que crédible puisque la marque américaine a déjà prévu de quitter le sol allemand en 2025. Un rachat qui pourrait d’ailleurs permettre au constructeur d’échapper à la taxe de 10 % sur les produits importés de Chine (4).

Un projet qui fait écho aux annonces du constructeur chinois de rapidement vendre ses modèles sur le Vieux Continent. Outre la France et l’Allemagne, les marchés anglais, suédois, norvégiens et néerlandais sont également dans le viseur. Pour cela, reste encore à l’entreprise de développer son réseau de ventes et de concessionnaires en Europe, ainsi que des centres de service. Sans quoi, l’aventure européenne de BYD pourrait rapidement tourner court.

 

Sources :

(1) BYD se voit en leader de la voiture électrique – La Tribune – 2010

(2) Bus électrique : le chinois BYD revendique un cinquième du marché mondial – Les Échos – 2019

(3) Voici les 3 constructeurs qui ont vendu le plus de voitures électriques dans le monde en 2022 – Frandroid – 2023

(4) BYD, premier constructeur chinois à produire des voitures en Europe ? – L’Argus – 2023



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